Une
dépêche de la BBC du début de ce mois rapporte que la Chine se lance dans l’écriture de sa propre encyclopédie en ligne. L’objectif est clair : concurrencer
Wikipédia qui y est régulièrement censurée.
Contrairement à
Wikipédia, les rédacteurs ne seront pas des bénévoles, mais des académiques travaillant dans les différentes universités d’État chinoises. Plus de 20.000 personnes auraient ainsi été engagées d’après les autorités chinoises.
À première vue, le tout apparaît comme un combat entre les «gentils» contributeurs volontaires démocratiques et les «méchantes» voix d’un régime autoritaire. Une telle présentation découle surtout d’une image positive dont jouit
Wikipédia, autant pour les valeurs qu’elle défend, que pour les contenus de qualité que l’on peut y trouver.
Pour autant, il convient de garder un regard critique sur l’encyclopédie en ligne collaborative et gratuite. Si son succès illustre nombre d’opportunités offertes par internet, certains aspects incitent à la prudence quant au caractère universel de
Wikipédia. Plus globalement, les discussions autour de
Wikipédia s’inscrivent dans le débat plus large du «rôle participatif», ou non, d’internet.
Des logiciels à l’encyclopédie
D’aucuns voient d’ailleurs dans le mouvement hacker une sorte «
d’avant-garde sociale»
[2]. Internet permettrait l’émergence d’une «intelligence collective», décentralisée mais coordonnée en permanence, capable de mobiliser au mieux les compétences de tous
[3].
La massification d’internet au tournant du millénaire annonce une ère de collaboration de masse. Désormais, plus de 3,7 milliards d’internautes participent à la création de contenus en ligne. En 2002, l’écrivain technophile
Howard Rheingold annonce l’émersion de «
foules intelligentes»
[4].
Wikipédia, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, apparaît donc comme le prolongement logique du mouvement hacker, du développement des
logiciels libres et
open source et de la production collaborative de contenus. Pourtant, à l’origine, le dessein était différent.
La naissance de Wikipédia
Mais le projet
GNUpedia fera long feu devant le succès de
Wikipédia fondée par
Jimmy Wales et
Larry Sanger. Le duo paraît improbable : le premier est un ancien trader ayant monté la société
Bomis spécialisée dans les contenus X en ligne; quant au second, il est doctorant en philosophie
[5].
En 2000,
Jimmy Wales démarre le projet
Nupedia. Son objectif est de construire une encyclopédie gratuite en ligne «classique». Chaque notice fera l’objet d’une évaluation par des experts avant publication. Il engage
Larry Sanger comme rédacteur en chef.
La motivation de
Jimmy Wales est certainement en partie altruiste. Mais il cherche probablement également à diversifier les revenus de
Bomis. Notamment en intégrant dans
Nupedia des publicités payantes. Une idée qu’il tentera, sans succès, d’appliquer à
Wikipédia par la suite.
Quoi qu’il en soit, les avancées de
Nupedia ne sont pas assez rapides pour nos deux comparses. Ils proposent alors d’adopter une approche plus ouverte en choisissant la
technologie wiki. Cette dernière est développée par
Ward Cunningham en 1994
[6].
La
technologie wiki vise à faciliter la production collaborative de contenus via internet. Elle propose aux internautes une plate-forme pour créer leurs propres pages
hyperliées. De plus, tout internaute peut ajouter ses commentaires aux pages des autres.
Mais les contributeurs de
Nupedia se montrent très réticents à une telle ouverture.
Jimmy Wales et
Larry Sanger créent alors le 15 janvier 2001 un projet séparé :
Wikipédia. Le succès est immédiat. En quelques mois, plus de 10.000 articles sont rédigés à un rythme d’environ 1250 articles par mois
[5].
Le secret de Wikipédia : Un mode de production ouvert
On pourrait légitimement se demander comment une absence de contrôle quant aux contenus publiés peut aboutir au cinquième site le plus consulté aujourd’hui, surtout lorsque l’on sait que l’expertise n’est pas exigée des contributeurs. De fait, même
Jimmy Wales et
Larry Sanger furent étonnés de la qualité des premières notices rédigées.
Le «mode de production ouvert» de
Wikipédia s’inspire directement de celui des
logiciels libres et
open source [1]. Dans un célèbre ouvrage,
Eric S. Raymond explique le succès de ce mode de production ouvert, qu’il compare pourtant au «fonctionnement d’un bazar»
[7].
En fait, le plus souvent, la motivation des «Wikipédiens» (contributeurs de
Wikipédia) est de maintenir les meilleures notices possibles. On pourrait résumer les raisons de cette motivation en deux expressions : liberté d’investissement et auto-régulation des contenus.
Une liberté totale est en effet laissée aux Wikipédiens quant aux notices dans lesquelles ils souhaitent s’investir. Cette liberté contribue à rassembler autour d’une notice des internautes parfois bien informés, voire très spécialisés, mais qui sont avant tout des contributeurs ultra-motivés.
Cette liberté est compatible avec la rédaction d’une encyclopédie. Car, comme pour les
logiciels libres et
open source, la production de
Wikipédia peut se diviser en un ensemble de tâches unitaires et indépendantes. Chaque notice mène ainsi une existence autonome, les hyperliens (parfois créés automatiquement) assurant l’unité de
Wikipédia.
Mais cette liberté n’implique pas que l’on puisse y écrire n’importe quoi. En effet,
Wikipédia compense un manque de vérification
a priori sur les contenus publiés par une surveillance
a posteriori. En pratique, les notices sont souvent suivies par de nombreux Wikipédiens.
Dès que des inexactitudes, des erreurs ou des actes de vandalisme sont détectés, il se trouvera toujours un Wikipédien pour les corriger. Même si cela se borne parfois à simplement restaurer la notice en son étant précédant la dernière modification. C’est pourquoi la qualité d’une notice dépend du nombre de ses contributeurs
[8].
Un réusinage des notices constant
Eric S. Raymond explique la qualité des
logiciels libres et
open source par un procès essentiel : le
réusinage du code [7]. Concrètement, les hackers améliorent les logiciels par passes successives. Partant d’une première ébauche, ils aboutissent, par un processus de perfectionnement continu, à des programmes optimisés.
Un procès similaire existe dans
Wikipédia avec un «réusinage des notices» permanent. Une simple lecture de l’onglet «historique» suffit pour constater qu’une notice peut faire l’objet d’une centaine de révisions, certaines révisions se limitant à la correction d’une phrase voire d’un simple nombre.
À y regarder de plus près, le fonctionnement de
Wikipédia ressemble beaucoup au processus de publication scientifique. Les Wikipédiens (chercheurs) proposent des contributions jugées par des pairs sous le regard d’administrateurs (éditeurs) issus de leurs rangs.
Mais des différences majeures existent. Les contributeurs d’une notice de
Wikipédia n’apparaissent pas en tant que tels, alors que les auteurs trônent au sommet d’un article scientifique (juste après le titre).
Wikipédia favorise donc le collectif là où la communauté académique privilégie la personnalisation, oserais-je dire la peopolisation de la recherche (et le fameux «
publish or perish»).
Une gouvernance démocratique
Au fil du temps,
différents principes émergent quant aux comportements à adopter sur
Wikipédia (respect des personnes, principe de neutralité, etc.). Loin d’être imposés «d’en haut», ces principes, dont les règles de rédaction d’une notice, font l’objet de discussions puis de votes par les Wikipédiens.
Appelés à considérer que toute contribution est supposée apportée de bonne foi, les Wikipédiens sont encouragés à améliorer les notices sans jamais s’attaquer aux personnes. Il en résulte une multitude de mécanismes d’amélioration qui évitent, autant que possible, de stigmatiser les contributeurs pris individuellement.
Dominique Cardon résume parfaitement la dynamique en œuvre : «
surveiller sans punir»
[9]. Les contributions des Wikipédiens sont régulées par un ensemble gradué de «sanctions». Le plus souvent, il s’agit d’une simple correction d’une erreur factuelle ou d’une demande de référencement.
Les Wikipédiens-administrateurs disposent de droits étendus (bloquer un compte, figer certaines notices, annuler des changements effectués, etc.). Ils tentent notamment de résoudre un conflit apparaissant autour d’une notice et pour lequel les contributeurs n’ont pu s’accorder.
Ces administrateurs sont élus par les Wikipédiens. Différentes études montrent que ces élections sont basées sur une certaine méritocratie
[10, 11]. Les Wikipédiens élus sont très actifs et leurs contributions touchent différents domaines. De plus, les Wikipédiens votent généralement pour ceux qui contribuent plus qu’eux.
MediaWiki, un outil sur mesure pour les wikipédiens
On peut même parler d’un codéveloppement de
MediaWiki et des pratiques des Wikipédiens.
Dominique Cardon rappelle que les fonctionnalités ajoutées au fur et à mesure visent à institutionnaliser les principes de
Wikipédia à l’heure d’un afflux massif de contributeurs
[9].
Sans entrer dans une description détaillée de toutes les fonctionnalités, je vais me contenter d’en évoquer quelques-unes en espérant ainsi illustrer le rôle important joué par la technologie dans le processus de rédaction des notices.
Wikipédia dispose, par exemple, de plusieurs
agents intelligents qui automatisent différentes tâches telles la remise en page de certaines sections de notices ou l’insertion d’hyperliens dans les notices afin d’améliorer la navigation à travers l’encyclopédie.
De même,
Wikipédia détecte certaines batailles éditoriales et bloque l’édition d’une notice lorsque celle-ci fait l’objet de plusieurs restaurations successives en 24h. Les administrateurs sont alors chargés de dégager un consensus entre les parties prenantes.
Wikipédia permet aussi de comparer différentes versions d’une même notice. Grâce à l’envoi de courriel en cas de modifications, les Wikipédiens surveillent ainsi les différentes évolutions des notices qui les intéressent. Il existe donc un suivi des modifications apportées aux différentes notices. Ce dispositif est au cœur de la lutte contre le vandalisme.
Une désacralisation de l’expertise
Pour autant, tout n’est pas forcément rose dans le monde de
Wikipédia, et de nombreuses critiques lui sont régulièrement adressées, la plus connue étant évidemment le fait que l’expertise ne soit pas centrale au processus de production. De fait, certains contributeurs de
Nupedia furent les premiers détracteurs de
Wikipédia.
Dominique Cardon pense d’ailleurs que la dynamique de
Wikipédia suppose que «
la vérifiabilité est plus importante que la vérité»
[9]. Pour le dire autrement, le respect des règles prend souvent le pas sur l’évaluation des contenus. La plupart des Wikipédiens maîtrisent sans doute mieux les règles, comme l’incitation à référencer ses affirmations, que les domaines abordés dans les notices.
Ainsi, l’ajout de la date de décès à la notice sur
Claude Lévi-Strauss le jour de sa mort s’est vue refusée au motif qu’elle avait été faite depuis un ordinateur d’une institution où
Claude Lévi-Strauss avait enseigné
[9].
Cette distanciation d’avec l’expertise est certainement renforcée par la recherche permanente d’un consensus, le fameux principe de neutralité de
Wikipédia. Ce besoin de consensus est peut-être aussi alimenté par une forme de méfiance vis-à-vis de l’expertise perçue parfois comme un mécanisme de domination.
Cette critique n’est pas propre à
Wikipédia.
Andrew Keen est l’un des premiers à s’être alarmé de la marginalisation en ligne des experts
[12]. Sachant que la création de contenus de qualité implique un coût, il s’inquiète que les géants du numérique, tels
Google ou
Facebook, ne dépensent rien pour créer les contenus qu’ils médiatisent en ligne.
Andrew Keen s’interroge surtout quant à l’avenir de la culture dans une ère de la mise en avant permanente par les médias sociaux (
Facebook,
Twitter, etc.) de contenus produits par des «amateurs», certes souvent de bonne volonté, mais qui produisent parfois plus vite qu’ils ne pensent
[12].
Un péril bureaucratique
Évidemment,
Wikipédia compense en partie le manque d’expertise par ses principes de rédaction. Dans un souci d’améliorer la qualité de l’encyclopédie en ligne, ces principes se sont multipliés et ont été institutionnalisés (notamment à travers les fonctionnalités de
MediaWiki).
Mais ces principes qui s’empilent les uns sur les autres découragent de nombreux contributeurs potentiels à collaborer à
Wikipédia. On estime aujourd’hui que 75% des contenus de l’encyclopédie en ligne correspondent en réalité aux commentaires des Wikipédiens (notamment lors de discussions).
Une étude menée en 2006 distingue «travail direct» (la modification d’une notice) et «travail indirect» (toutes les autres tâches)
[13]. Le constat est alarmant. Le travail indirect représente 30% du travail total, un triplement sur 5 ans, alors que la rédaction de nouvelles notices ne représente que 7% du travail total.
Certains dénoncent même l’émergence d’un oligopole. Une poignée de Wikipédiens ultra-actifs auraient «pris le contrôle». Ils imposeraient leurs points de vue quant aux fonctionnement de
Wikipédia en utilisant leur maîtrise des règles pour cadenasser leur pouvoir. De fait, on sait que les Wikipédiens les plus actifs sont souvent aussi les plus influents dans le processus de production des règles
[5].
Quoi qu’il en soit, on assiste depuis quelques années à une diminution du nombre de contributeurs.
De multiples fractures et asymétries
Rien d’alarmant
a priori : plus de 3 millions de Wikipédiens contribuèrent aux contenus de l’encyclopédie gratuite en ligne en mars 2017, une force de frappe bien supérieure aux 20.000 Chinois payés par le gouvernement de Pékin pour concurrencer
Wikipédia.
En pratique, chaque langue dispose de sa propre version de
Wikipédia. Ces différents projets sont relativement indépendants (contenus mais aussi certains principes de fonctionnement) et alimentés par les locuteurs correspondants. Mais à y regarder de plus près, tous les projets ne sont pas égaux.
Si, avec plus d’un million de contributeurs (quasi 50%), le projet anglophone se porte bien, le projet francophone atteint péniblement les 120.000 contributeurs. Quant au swahili, une des langues les plus parlées en Afrique, sa version de
Wikipédia ne compte que 333 contributeurs.
Même constat du côté des notices. L’ensemble des versions de
Wikipédia représente plus de 44 millions de notices. 5,4 millions sont en anglais (de loin la version la plus fournie), environ 2 millions en allemand et en français, et seulement 36.000 en swahili.
Sachant que, régulièrement, les Wikipédiens cherchent dans les projets plus fournis une base sur laquelle rédiger une notice, on comprend aisément que la version anglophone dispose d’une capacité importante de voir ses contenus diffusés dans les autres projets. Or chaque version de
Wikipédia intègre les biais et les subjectivités des groupes linguistiques correspondants.
Prenons les notices sur les Amérindiens en
français et en
anglais. Le fait que les sections «
La conquête espagnole», «
Arrivée des Européens : le choc viral et bactérien» et «
Le réveil identitaire» soient absentes de la version anglophone démontre un biais culturel évident.
Une risque existe donc que
Wikipédia contribue, bien involontairement, à une forme d’
hégémonie culturelle anglo-saxonne. Risque accru par la (saine) pression mise pour ajouter des références, qui pourrait tenter les contributeurs à reprendre les références anglo-saxonnes, plus nombreuses.
Enfin, les fractures géographiques et culturelles ne sont pas les seules. On constate également une asymétrie de genre puisque les femmes sont sous-représentées parmi les Wikipédiens
[14]. Pire, cette étude semble indiquer qu’elles sont plus critiquées que leurs homologues masculins.
Des projets en construction à construire
Bien entendu, ces critiques ne délégitiment nullement
Wikipédia. Même si une bureaucratisation rampante contribue à figer quelque peu le fonctionnement de
Wikipédia, rien n’est gravé dans le marbre (à part quelques principes généraux comme la neutralité). Par nature,
Wikipédia évolue.
Wikipédia incarne une forme d’utopie, un accès aux connaissances pour tous, qui mérite qu’on s’y investisse. Cela m’apparaît d’autant plus urgent pour les versions non anglophones, en commençant par le
Wikipédia francophone. Mais je suis le premier à ne pas contribuer, par fainéantise sans doute.
Il faut aussi trouver une solution à l’attitude schizophrénique des enseignants, tous niveaux confondus. Officiellement, la plupart honnissent
Wikipédia. Mais en privé, ils sont nombreux à y pêcher de précieuses informations, et ce plus que régulièrement. Pourquoi ne pas s’inspirer davantage des dispositifs pédagogiques qui intègrent
Wikipédia ?
Le 6 avril 2017, la Wikipemedia Foundation
annonce sa participation à une initiative visant à créer une base de données de références scientifiques. L’objectif est de concurrencer les monopoles commerciaux actuels qui rançonnent littéralement nos bibliothèques.
Allons plus loin. Plutôt que de privilégier la publication individuelle de millions d’articles, les scientifiques pourraient contribuer à la production commune de wikis centralisant l’état de l’art, les discussions et les débats actuels. La technologie le permet, reste la mentalité. Mais ceci est une autre histoire…
Références
[1] Pascal Francq, Internet: Tome 1, La construction d’un mythe, Éditions Modulaires Européennes, 2011.
[2] Sébastien Broca, « Du logiciel libre aux théories de l’intelligence collective », TIC & Société, 2(2), pp. 81–101, 2008.
[3] Pierre Lévy, L’intelligence collective. Pour une anthropologie du cyberespace, La Découverte, 1994
[4] Howard Rheingold, Smart Mobs: The Next Social Revolution, Perseus Books Group, 2002.
[5] Emmanuel Wathelet, Autorité et auteurités émergentes dans un environnement organisationnel non-hiérarchisé en ligne : le cas de la construction de règles sur Wikipédia, Thèse de doctorat, Université Catholique de Louvain, 2015.
[6] Bo Leuf & Ward Cunningham, The Wiki Way: Quick Collaboration on the Web, Addison-Wesley, 2001.
[7] Eric S. Raymond, The Cathedral and the Bazaar: Musings on Linux and Open Source by an Accidental Revolutionary, O’Reilly, 2001.
[8] Fernanda B. Viégas, Martin Wattenberg & Kushal Dave, « Studying Cooperation and Conflict between Authors with History Flow Visualizations », dans Proceedings of the SIGCHI Conference on Human Factors in Computing Systems, pp. 575–582, 2004.
[9] Lionel Barbe, Louise Merzeau & Valérie Schafer (éd.), Wikipédia, objet scientifique non identifié, Presses universitaires de Paris Ouest, 2015.
[10] Moira Burke & Robert Kraut, « Mopping up: Modeling Wikipedia Promotion Decisions », dans Proceedings of the 2008 ACM Conference on Computer Supported Cooperative Work, pp. 27–36, 2008.
[11] Jure Leskovec, Daniel P. Huttenlocher & Jon M. Kleinberg, « Governance in social media: A case study of the Wikipedia promotion process », dans Proceedings of the Fourth International AAAI Conference on Weblogs and Social Media, pp. 98–105, 2010.
[12] Andrew Keen, The Cult of the Amateur: How Today’s Internet is Killing our Culture, Currency, 2007.
[13] Aniket Kittur, Bongwon Suh & Bryan A. Pendleton, « He Says, She Says: Conflict and Coordination in Wikipedia », dans CHI 2007 Proceedings, pp. 453–462, 2007.
[14] Shyong (Tony) K. Lam, Anuradha Uduwage, Zhenhua Dong, Shilad Sen, David R. Musicant, Loren Terveen & John Riedl, « WP:clubhouse?: an exploration of Wikipedia’s gender imbalance », dans Proceedings of the 7th International Symposium on Wikis and Open Collaboration, pp. 1–10, 2011.